Fabrice Cast Aïkido

L'esprit de l'aïkido

Je viens avec un immense plaisir de relire l'ouvrage "l'esprit de l'aïkido" écrit par Kissshomaru UESHIBA (fils du fondateur) en 1998.

Un passage m'a particulèrement touché surtout en ce mois de janvier où comme chaque année la fréquentation des différents dojos se fait moindre : le froid sans doute......

L'esprit de l'aïkido

Extrait chapitre "force d'une vie en communion avec la nature"

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" Cest un bonheur que de voir des pratiquants prendre un réel plaisir dans leur travail. Beaucoup s'entraînent depuis cinq, dix ans ou plus, en suivant un rythme qui leur est propre et en ayant fait de l'aïkido une routine quotidienne. Ils viennent au dojo, s'entraînent sans plus de façons, projettent et se laissent projeter, suivent les consignes simplement et partent lorsque le cours est terminé. Les grades ne semblent pas être leur préoccupation majeure et leur comportement démontre le plaisir qu'ils trouvent dans la pratique.

Ce sont les meilleurs pratiquants d'aïkido . "

Bien sûr dans la société actuelle tout n'est pas simple, vie professionnelle et vie familiale à gérer, soucis de santé, froid glacial, match de foot, toux, maux de tête, ongles cassés....... je ne vais pas rentrer dans les détails ce serait trop long.

Je sais je me montre un brin sarcastique mais bon comme dit le proverbe "qui se sent morveux se mouche".

N'empêche je vous demande de prendre ces quelques lignes en réflexion et de les relire de temps en temps.

Quant à moi je vais continuer à réfléchir car je dois aussi avoir ma part de responsabilité.

Keïko

Keïko : entraînement, étude

Certains mots "japonais" reviennent fréquemment tout au long de la pratique.

Keïko fait parti de ceux-là et pour moi il revêt une importance fondamentale dans notre discipline.

Je ne suis pas Japonais mais simplement un pratiquant "occidental", loin de moi donc l'idée d'expliquer le terme dans son sens le plus profond, je vais juste exposer le ressenti lié à mon parcours.

Deux aspects sont à mon sens à prendre en compte pour expliquer keïko, l'un physique et l'autre mental.

Pour revenir à la traduction initiale du mot j'associerai le physique avec entraînement et le mental avec étude.

1) Physique (entraînement)

L'aïkido restera toujours pour moi une pratique avant tout corporelle, prendre son sac, mettre son kimono et se rendre au dojo ou en stage le plus souvent possible.

Répéter inlassablement les techniques en tant que Tori et Uke avec comme support les bases et les fondations que nous a laissé Maître Tamura.

On m'a souvent catalogué de "physique" voir de "dur" dans la pratique. Je ne me crois pas ainsi, seulement exigeant dans l'engagement physique.

- Faire chuter, chuter et se relever

- Imobiliser, aller dans l'immobilisation

- Saisir et attaquer correctement

- Exécuter les techniques en entier

- maintenir un rythme dans l'entraînement

- s'engager

-.........

Ne pas confondre entraînement avec cardio training non plus, seulement être bien présent physiquement tout au long du cours que ce soit comme élève mais aussi comme enseignant.

2) Mental (étude)

 Bien sûr l'entrainement physique et aussi une étude en soi, personnellement dans keïko je dirai que pour commencer "l'étude"sur le plan mental nous avons besoin d'un entraînement physique régulier.

Ainsi "l'étude" commence.

Sur le tatami

- écoute, attention, concentration permettent d'ouvrir son esprit sur sa pratique. Sans me poser de questions j'essaye de reproduire corporellement les choses et petit à petit l'esprit s'ouvre et mentalement les sensations se mettent en place.

En dehors du tatami

Le coté trés personnel de ma pratique, celui qui m'appartient et que je garde pour moi.

Un large éventail de possibilités s'ouvre à nous pous développer cette étude :

- pratiquer seul (préparation, respiration, exercices de chutes, travail aux armes........)

- à travers la lecture sur l'aïkido, les arts martiaux

- à travers l'histoire du Japon

-...............

A chacun de trouver ce qui est le mieux pour lui.

Pour terminer sur Keïko je remets sur le tapis un vieux slogan de la FFAB :

"L'aïkido un art martial, une philosophie, un art de vivre "

Lettre ouverte de Maître Tamura

a un pratiquant insatisfait de ses résultats a un examen

En cette période de fêtes je prends le temps de lire un peu et je suis tombé sur une lettre ouverte de Maître Tamura écrite en 1991 à l'attention d'un pratiquant instisfait de ses résultats à un examen.

Je la propose a votre réflexion.

Saint Maximin le 29 janvier 1991

LETTRE OUVERTE A UN PRATIQUANT

INSATISFAIT DE SES RESULTATS A UN EXAMEN

Il n'y a pas de compétition en Aïkido, avez-vous déjà réfléchi à ce problème ?

Le sport de compétition moderne n'est pas une chose condamnable en soi. Il est clair que la victoire ne demande pas qu'une splendide constitution physique. Vaince aujourd'hui demande aussi un trés haut niveau technique et une santé morale trés équilibrée, en bref une éducation trés complète.

Pourquoi le fondateur de l'Aïkido a-t-il donc refusé ce système ?

La finalité de l'Aïkido est de révéler et de construire la vraie nature de l'être humain.

Quelle est la vraie nature de l'homme, et qu'est l'homme lui-même, quel est son rôle ? C'est la réponse à cette question qui donne sens à la vie.

Tout un chacun sait au fond de lui-même que répondre à cette question échappe au champ ordinaire de la réflexion et de l'analyse, mais l'ignorer vraiment serait la négation de toute vie consciente, qu'on le veuille ou non, chacun porte en lui la réponse.

Ce qui fait que nous sommes ici, à échanger des idées, est bien antérieur à notre naissance.

L'Aïkido est la mise en évidence de cette puissance qui se manifeste bien que nous ne puissions ni la voir, ni la saisir.

En ceci, nous ne pouvons compter que sur nous-même, sans nous appuyer sur les autres.

La victoire encompétition qui dépend toujours de la décision d'un jury, ne peut en aucun cas mener à cette prise de conscience. Qui plus est , se juger seul en croyant être le seul juste et seul à avoir raison, c'est se situer à un niveau inférieur à celui du compétiteur qui lui s'en remet aux autres. Il est extrémement difficile de se juger soi-même, d'évaluer sa force, ses capacités, ses connaissances. Bien sûr, il est possible de vivre en ignorant tout cela, cela est même facile et sûrement plus agréable.

Parvenu à ce point, je pense que vous me comprendrez.

Que vous ayez pratiqué l'Aïkido dix ou vingt ans, si vous vous écartez de ce principe, il n'est pas possible de considérer même un instant que vous pratiquez l'Aïkido.

A la suite d'un échec à un examen, s'en prendre aux jurés, à son partenaire, à la structure organisatrice et pour terminer aller agiter le gouvernement, revient à être incapable de se juger soi-même et à balayer toute idée de connaissance de soi.

Si votre évaluation de votre propre situation est juste, il n'y a plus de raison de craindre une décision contraire, même prise par 10000 personnes, et moins encore de s'en fâcher.

Et quand bien même vous seriez à ce point convaincu d'avoir raison, le minimum semble de s'enquérir du pourquoi d'un avis qui vous est contraire, libre à vous d'en prendre le meilleur pour en laisser ce qui ne peut vous servir.

Savoir utiliser les éléments positifs d'une opinion fautive va dans le sens correct de votre pratique de l'Aïkido.

N.TAMURA

Premier cours d'aïkido

Durant le week-end dernier nous avons eu l'occasion de présenter et proposer notre discipline à un grand nombre de personnes dans les différents forums où nous étions présents.

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'aïkido véhicule une bien drôle d'image.

Drôle enfin pour moi plutôt triste........

Notre discipline  est perçue par beaucoup comme l'art martial dans lequel la dépense et l'engagement physique sont trés faibles voir inexistants.

Ne parlons pas de l'efficacité qui semble là encore ne pas faire partie de l'aïkido.

Si cela m'agace et m'énerve que l'on puisse penser cela il faut bien avouer aussi que c'est le résultat de l'image que certains voir beaucoup de pratiquants et de profeseurs véhiculent. Je ne rentrerai pas dans la polémique mais il suffit de lire les articles dans les revues ou de surfer sur le net pour voir cet état de fait.

Pratiquer, s'engager est pour certains le signe d'un travail brutal et sans intéret.

J'ai pourtant le souvenir pas si lointain d'entendre Maître Tamura nous dire que l'aïkido c'est la pratique et que celle-ci ne peux pas se faire ni à vitesse lente et encore moins en parlant ou sans bouger.

Mardi a eu lieu à Lambesc le premier cours officiel de la saison avec quelques débutants.

A la fin de l'échauffemet pourtant trés soft deux des nouveaux arrivants ont décidé de quitter le tatami car pour eux chuter est trop dangereux. Bon il est vrai que nous étions en position assise et que nous roulions simplement sur le dos pour commencer l'étude de la chute arrière.

Au bout d'une heure c'est un autre débutant âgé de 25 ans au plus qui me demande l'autorisation de sortir car trop fatigué...............

A une époque je me serai remis en cause et en question par rapport à cela, maintenant surement pas.

Je ne suis pas un autotidacte, je n'ai nullement envie de créer ou déformer la pratique, j'enseigne simplement ce que je reçois.

Je ne pense pas être brutal et dangereux, je pratique simplement et j'espére le faire le plus longtemps possible.

Peut-être me restera-t-il un jour du temps pour parler, philosopher et disserter sur la pratique mais je souhaite que ce temps là soit trés rés court.

La bonne méthode d'enseignement : Aïkido

Lors d'un repas dans lequel je me trouvais durant le dernier stage de La Colle sur Loup, une discussion entre pratiquants m'a quelque peu interloquée.

Ainsi lors de la conversation qui portait sur le stage et Maïtre Tamura une des personnes présentes a livrée son sentiment de frustration sur l'enseignement de Senseï.

Ne remettant bien entendu pas en cause le niveau technique il revéla rester sur une impression mitigée quand à la méthode d'enseignement et notamment sur la non réponse pour trouver les solutions aux différents blocages que Senseï n'avait de cesse à nous répéter à tous :

- trop dur

- trop de force

- épaules raides

- .........................

Heureusement depuis quelques années sa rencontre avec un Maitre de sabre lui permet d'avoir enfin les clefs de la compréhension.

J'avoue être plus que sceptique.

Pour moi qui essaye d'enseigner l'aïkido depuis une quinzaine d'années Maître Tamura est plus qu'une référence en matière de pédagogie avec des cours tous plus magistraux les uns que les autres.

Moi aussi je me suis entendu plus que trés souvent dire par Senseï que j'étais dur, que je forçais que mes épaules étaient raides et ................

En fait voila pour moi le secret de sa méthode c'est grâce à ces "critiques" qu'il nous guidait et nous évitait de sortir du chemin.

Alors oui je suis dur, raide et je force dans mon travail mais je sais que cela sera toujours ainsi car la voie est infinie et donc la recherche aussi.

Merci Senseï pour cette méthode et votre enseignement basé sur la sensation et la pratique avant tout, quel bel héritage vous nous avez laissé, à nous tous ensemble d'essayer de continuer la recherche avec les mêmes régles.

Je finirai juste par ce petit avertissement :

"Méfions nous des Maîtres et professeurs pour qui tout ce que nous faisons est bien et qui a grand renfort d'explications verbales nous donnent les solutions à la pratique".